Israa Albhaisi:
Israa Albhaisi, venue en Iran pour participer au Festival international des médias de Sobh, estime que « les journalistes doivent parler de manière impartiale, mais dans le cas de Gaza et l'oppression infligée aux Palestiniens opprimés, aucun journaliste, où que ce soit dans le monde, ne peut rester silencieux et neutre.
Israa Albhaisi, journaliste du réseau d'information Al-Alam, est l'un des invités de marque du Festival international des médias de Sobh à Téhéran. Elle, qui couvre depuis longtemps les événements en Palestine et à Gaza et a été témoin de l'oppression du régime d’Occupation sioniste contre le peuple palestinien, est venue en Iran avec une collection de récits médiatiques pour donner l’écho à la voix des épris de la liberté et justice en guise du soutien au Palestiniens sans défense de Gaza.
A l’occasion du Festival médiatique de Sobh, la journaliste et activiste médiatique palestinienne nous a accordé un entretien et voici par la suite l'interview dans son intégralité.
Agence Fars: Plus de 7 mois se sont écoulés depuis la guerre dans les zones occupées et nous avons été témoins des évolutions importantes marquées surtout par des atrocités et des crimes horribles perpétrés par l’entité sioniste. En tant que femme reporter, vous avez suivi de près les évolutions dès le début de la guerre. Ma première question est la suivante : Quel rôle les femmes ont-elles joué dans la guerre à Gaza ?
En ce qui concerne la présence des femmes palestiniennes dans la guerre à Gaza en général, je dois souligner le lourd fardeau qui repose sur leurs épaules. Celles qui avaient autrefois le nécessaire pour mener une vie simple et relativement confortable doivent désormais allumer un feu de bois et aller à la rivière pour trouver de l'eau propre. En fait, la relative prospérité dont ils jouissaient avant la guerre a désormais disparu. Dans une telle situation, les parents devraient apprendre à leurs enfants à faire preuve de patience afin qu’ils puissent relever ce défi tout en conservant leurs routines normales.
Les femmes journalistes, dont vous-même, observent de près ces défis. Quel rôle peuvent-elles jouer pour faire la lumière sur la situation des femmes opprimées à Gaza ?
Les femmes journalistes jouent un rôle crucial dans la transmission du message de l’oppression, dont est victime le peuple palestinien, au monde, en raison de leur nature de femme et de leurs émotions. Elles peuvent fournir une meilleure couverture médiatique concernant les victimes de la guerre, en particulier les femmes et les enfants qui ont perdu leurs parents, leurs familles et proches ; Cette capacité et ce potentiel proviennent de la compréhension mutuelle qui existent entre les femmes journalistes et les personnes touchées par la guerre, car l’émotion est une ressource journalistique indispensable.
Bien souvent, le rôle des journalistes va au-delà de la couverture des scènes de guerre et s’étend à la vie personnelle des familles touchées par la guerre. Il faut noter que ces journalistes réussissent mieux lorsqu’ils traitent avec des groupes plus vulnérables qui ont subi des blessures plus graves. Par exemple, les bébés nés pendant la guerre et qui peuvent même perdre leur mère dès les premiers jours de leur naissance.
Fars : Il y a quelques mois, une photo émouvante de vous en pleine scène de guerre a été publiée, qui a fait l'objet de nombreux reportages dans les médias du monde entier. Pensez-vous qu’une journaliste qui voit ces scènes de près devrait agir avec émotion ou agir de manière rationnelle ?
Nous savons tous qu'un journaliste doit parler de manière impartiale, mais je crois qu'aucun journaliste, où que ce soit dans le monde, ne peut pas rester neutre et ne peut pas soutenir le peuple de Gaza, vu l’ampleur de l’horreur et des atrocités dont est victime les Palestiniens. Si quelqu’un ne soutient pas ces personnes, il faut douter de son humanité. C'est pourquoi certains journalistes arabes ou non arabes venus à Gaza de différentes parties du monde n'ont pas pu maintenir leur neutralité dans leur couverture de l'actualité.
D’un autre côté, on voit bien que le régime d’Occupation sioniste n’a pas été indifférent aux journalistes de Gaza et les a pris pour cible à plusieurs reprises, mêmes leurs familles n’étaient pas à l’abri de ses attaques ciblées. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche neutre des événements.
Vous êtes venue en Iran pour participer au Festival médiatique « Sobh », et l'une des parties phare de l’édition de cette année est consacrée à la question de la Palestine. Comment réagissez-vous ?
Pour vous, quel rôle de tels événements peuvent jouer dans la mondialisation de la cause du peuple palestinien et de sa transmission au monde ?
Je suis venue ici avec mon cœur et mon âme pour transmettre au peuple iranien la réalité du journalisme et les événements qui s'y déroulent. Le Festival médiatique Sobh m'a donné l'occasion de rencontrer d’éminentes personnalités du domaine journalistique. Lors des rencontres et des réunions, ils m’ont posé des questions sur Gaza et ses événements, et moi, en tant qu’une journaliste venue du cœur des évolutions, j’ai partagé avec eux mes expériences personnelles et ce que j’ai vécu et cela en tête à tête.
J’ai été témoine direct des évolutions et de ce qui s’est passé à Gaza et je pense pouvoir fournir le récit le plus précis à mes collègues journalistes et d’autres acteurs médiatiques.
Je profite de l’occasion pour remercier les organisateurs du Festival Sobh, qui vise à transmettre cette cause au monde à travers une large couverture des évolutions palestiniennes.
La couverture médiatique iranienne de la Palestine existe depuis longtemps
Selon vous, quelles parties ce festival peut-il comporter pour qu'il puisse couvrir tous les événements de la guerre à Gaza ?
Diverses parties ont été prévues à cette fin dans ce festival et elles peuvent toutes couvrir tous les événements. Par exemple, la partie écrite a son public et la partie visuelle s’adresse plutôt aux artistes. Je pense que l’objectif principal est de faire passer le message, donc tous les moyens sont bons à cet effet.
Dernière question, comment jugez-vous l’action des médias iraniens sur la question de Gaza ?
La couverture médiatique iranienne des questions palestiniennes existe depuis longtemps, et je dois dire que c’est excellent. Maintenant, grâce au Festival Sobh, un groupe d'élites médiatiques se sont présentés au rendez-vous et ils donneront à leur tour écho à cette couverture médiatique liées aux évolutions palestiniennes et je pense que de bonnes choses se produiront dans ce domaine et ça sera productif.
Le 2e événement médiatique international Sobh, dirigé par Mohsen Yazdi, s'est tenu du 19 au 21 mai en trois sections : « Principal », « IRIB World Service » et « Spécial Palestine ».
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